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C'est en 1909 que furent entamés les premières études pour la réalisation du téléphérique de l'Aiguille du Midi. En 1927, un premier tronçon permet d'accéder à la station de la Para à 1690 m et un deuxième tronçon mène à la station des Glaciers située à 2410 m, au pied de l'aiguille. Il faut alors 14 minutes pour relier La Para puis 9 minutes 40 pour relier Les Glaciers.

A l'occasion des premiers Jeux Olympiques d'hiver qui se déroulent à Chamonix, une piste de bobsleigh est réalisée avec le granite présent sur les lieux.

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La piste olympique de Bobsleigh réalisée avec le granite présent sur les lieux

aiguillemidi3Afin de rentabiliser l'installation, en 1930, une ouverture hivernale est mise en place pour permettre aux skieurs de dévaler les "champs de neige" des Glaciers, entre la gare supérieure et la Para. On peut également réaliser une "descente excursion" de 7 kilomètres pour rejoindre le centre de Chamonix. Une carte d'abonnement à accès illimité est mise en place pour les locaux, mais la fréquentation reste faible, le ski n'est pas encore développé, la CCFM, gestionnaire de l'installation, ne réalise pas de bénéfices.

Et pour ne pas arranger les choses, en 1930 est inauguré le deuxième tronçon des téléphériques du Brévent, offrant un panorama splendide sur toute la chaîne du Mont-Blanc et une forte concurrence.

La CCFM fait faillite en 1932. C'est en 1933 que l'installation trouve son acquéreur, Henri Durteste, avec quelques associés dont l'actionnaire historique Léon Estivan et René Poussin. Dans les Alpes, la mécanisation de la montagne pour le ski fait son chemin avec en 1933 la construction du téléphérique de Rochebrune par la famille Viard à Megève, en 1934 le premier téléski à enrouleurs près de Davos.

En 1935, le chemin en pente douce au départ de la piste de bob est aménagé et reçoit le nom de piste Jacques aiguillemidi5collLBBalmat, les cabines sont équipées sur l'avant de la caisse de porte-skis et la piste des Glaciers reçoit un vrai balisage. Cette dernière accueille d'ailleurs dès février 1936 l'épreuve de slalom des Championnats de France, qui voit la victoire d'Émile Allais. Mais c'est l'année suivante, que le domaine skiable de l'aiguille du Midi parachève son développement : une champmondeskichamonixcolldavidlevinetrouée de 50 à 100 mètres de large est donc réalisée dans la forêt entre la gare de La Para et la piste Jacques Balmat durant l'été 1936. Depuis la gare des Glaciers, le parcours tout entier offre désormais 1 400 mètres de dénivellation ! Un record que n'hésitent pas à vanter les publicités que s'offre l'exploitant dans la presse nationale.

Les pistes, désormais reliées et pensées pour tous les niveaux, permettent de dégager des bénéfices.

La piste la plus courue par les skieurs expérimentés est celle du tronçon sommital des Glaciers. Offrant plusieurs variantes, son orientation plein nord lui assure une belle qualité d'enneigement. L'itinéraire est court mais très technique, enchainant schuss rapides, passages rétrécis et contre pentes. Cette technicité lui vaut de recevoir en aiguillemidi6collMonchu1948 l'épreuve de descente homme de l'Arlberg-Kandahar.  Et c'est James Couttet, enfant du pays, qui sera le vainqueur de l'épreuve.

Tout est parfait sans compter un gros aléa, les publicités vantent le téléphérique commeaiguillemidi7collLB étant le plus haut du monde, puisqu'il est prévu de l'emmener jusque sur l'arête de l'Aiguille du Midi, mais il s'arrête à 2404 m d'altitude... alors qu'en Allemagne, le téléphérique de la Zugspitze s'élève à 2804 m en cumulant tous les records mondiaux : plus longue ligne au monde, plus grande dénivellation, plus longue portée et plus haute gare amont...

aiguillemidi2Le tracé du troisième tronçon est donc présenté en 1936. La station de départ sera située à 50 m à l'ouest de la gare des Glaciers, et la station d'arrivée sera implantée à 3600 m, sur le gendarme dit "du col du Midi" qui domine le glacier rond. Ainsi esquissée, la liaison de 2 040 mètres peut être réalisée avec un unique pylône situé à mi-parcours, à 3 064 mètres d'altitude, sur un éperon rocheux.

 Le  chantier est phénoménal. Les guides chamoniard André Clérico et Henri Farini sont recrutés pour le tirage desaiguillemidi10 câbles et c'est le 21 août 1938 que l'arête est inaugurée sous une pluie battante par Jean Zay, ministre de l'Education nationale et des Beaux-Arts. Des charges de 250 kg peuvent désormais être montées facilement jusqu'à l'arête et les ouvriers travaillent alors pour installer le pylône. Un simple plateau permet de monter les ouvriers et le matériel.

Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni entrent officiellement en guerre contre les forces de l'Axe. Mais les travaux de la ligne de service n'en sont pas délaissés pour autant. Même si le conflit armé impose la suspension des subventions, le col du Midi constitue un point haut stratégique relativement proche de la ligne marquant la frontière avec l'Italie. Ainsi, le chantier se poursuit ; mieux, la CFFM reçoit l'aide de l'armée : une vingtaine de chasseurs alpins viennent se joindre aux ouvriers pour accélérer l'avancement à 3 600 mètres d'altitude.

Mais contrairement à l'arête, que des hommes entraînés peuvent rejoindre en quelques heures depuis la station des Glaciers, le demi-tronçon supérieur est très difficile d'accès et traverse, au niveau du glacier Rond, des couloirs très exposés. Les hommes s'y rendent donc par la vallée Blanche en remontant par la mer de Glace, depuis la gare terminale du train du Montenvers. Cette solution impose cependant un trajet sur deux jours avec une nuit au refuge du Requin. Toutefois les premiers travaux nécessitent de monter 1200 kg de poulies, câbles et autres ancrages. Un homme ne pouvant porter que 30 kg, il est alors décidé de faire appel à l'avion pour livrer le matériel nécessaire qui sera largué au dessus de la Vallée Blanche.

aiguillemidi11Les hommes travaillent sans relâche dans un environnement hostile, le soir ils dorment dans des igloos de fortunes aménagés au col du Midi. L'installation du câble porteur est compliquée et un jour de violentes bourrasques, celui-ci vient s'accrocher à la roche, les températures chutes, la neige arrive, l'hiver est là, le chantier doit être arrêté, le câble restera ainsi tout l'hiver.  Au printemps 41, déception, le câble est coupé et enfoui sous la neige, à certains endroits jusqu'à 20 m d'épaisseur ! Tout est à refaire. Reconstruire les igloos au col du Midi, travailler à nouveau sur cette arrête exposée, et c'est seulement au 17 septembre que le câble est enfin dégagé... 10 jours plus tard, la liaison de la ligne de service supérieure est rétablie. Un plus gros câble est alors tiré pour supporter des charges lourdes et commencer les travaux du téléphérique commercial.

aiguillemidi12Cette performance est menée à bien grâce au courage et à la témérité de l'équipe conduite par l'ingénieur Georges Reussner, qui compte Emile Allais, Fernand Tournier ou James Couttet. Des quatre guides de la première heure, seuls restent Clérico et Farini. Cretton s'est estropié et Wenger s'est tué sur la ligne de service reliant La Para aux Glaciers. D'autres hommes ont également laissé la vie dans cette aventure : le jeune Borgarelli, qui s'est tué à proximité de l'Arête, mais aussi Alfred Simond, guide, chasseur de haute-montagne, mort, seul dans son igloo, par une froide nuit d'hiver au début 1940. Le col du Midi est désormais vaincu, l'aventure se poursuit, mais la victoire laisse un goût amer !

aiguillemidi1Les hommes construisent durant l'été 1942 une cabane de 12 places au sommet du gendarme du col du Midi, le refuge Simond, baptisé en hommage à Alfred Simond mort au col du Midi. La cabane est aujourd'hui connue sous l'appellation "abri Simond" et est devenue le refuge d'hiver du refuge des Cosmiques.

Un nouvel accident tragique survient. Le président de la CFFM se tient debout sur la benne de service, l'entrainement est brutalement stoppé, celui-ci est projeté dans le vide et meurt sur le coup. L'arrêt brutal a emmêlé les câbles et oblige à arrêter le chantier qui reprendra au printemps 1943.

aiguillemidi13En 1945, la ligne de service est une dernière fois refaite avec la mise en place d'un nouveau cable porteur permettant de transporter des charges de 800 kg. Une plateforme de 5m2 est bâtie afin de créer la gare d'arrivée, la station du col du Midi. Du fait des conditions météorologiques extrêmes, une enveloppe extérieure est réalisée. Les parois sont aluminium et isolées avec de la laine de verre.

Un autre projet voit le jour en parallèle, avec en 1942 le lancement de la construction d'un laboratoire d'études à 3600 m, le laboratoire des Cosmiques dont le but est l'étude du rayonnement cosmique et de ses applications à la physique nucléaire. Les recherches s'arrêteront en 1955 et le laboratoire fut alors confié aux glaciologues de Grenoble. Une partie fut ensuite ouverte au public pour servir de refuge aux alpinistes. Cette cabane originelle des Cosmiques fut dévastée par un incendie.

aiguillemidi15Les années ont passé depuis la construction du premier tronçon en 1909 et l'installation n'est plus adaptée. Avec un débit maximal théorique dérisoire de 72 personnes par heure et une installation vieillissante, André Rebuffel, propose alors d'établir un nouveau tracé qui partira directement depuis le centre de Chamonix et conduirait jusqu'au plan de l'Aiguille. Un téléphérique horizontal conduirait alors jusqu'à la gare des Glaciers au départ du téléphérique du col du Midi.

En 1947, le nouveau directeur de la CFFM, Marcel Auvert, dresse un inventaire des plus accablants de l'installation actuelle. Un des problèmes est que l'ancrage du pylône installé sur l'arrête menant au col du Midi n'est pas solide, il aurait fallut araser la roche plutôt que de bâtir sur de l'existant relativement fragile. L'ingénieur réfléchi alors à d'autres voies d'accès et  imagine, à partir du tracé Chamonix - Plan de l'Aiguille réalisé par André Rebuffel, une section supérieure qui irait directement vers le sommet de l'aiguille du Midi. Après plusieurs esquisses, il parvient à la conclusion que le tracé direct depuis le plan de l'Aiguille vers le piton nord de l'Aiguille du Midi, sans pylône serait possible.

La CFFM est financièrement fragile et parvient tout juste à maintenir en exploitation ses deux tronçons depuis les Pélerins jusqu'aux Glaciers. Stéphane Pighetti et Philippe-Edmond Desailloud, secrétaire général de la CFFM et conseiller général du canton de Chamonix, nouent alors contact avec Dino Lora Totino qui côté italien a ouvert en1947, avec l'ingénieur Vittorio Zignoli, la liaison La Palud (1370m) - mont Fréty (2173m) - Refuge Torino (3335m). Le deuxième tronçon court sur 2440 m sans pylône pour arriver à proximité du col du Géant, l'installation est exceptionnelle. L'italien peut assumer la réalisation du nouveau projet de l'aiguille du Midi et le projet l’intéresse. Le 1er mars 1950, la CFFM cède ses actifs à la nouvelle compagnie des Téléfériques de la Vallée Blanche (CTVB) crée par Dino Laura Totino. L'ancien téléphérique de l'aiguille du Midi change de dénomination pour s'appeler "téléphérique des Glaciers". La priorité portant sur la nouvelle ligne à venir de l'Aiguille du Midi, le téléphérique des Glaciers nécessitant de gros travaux de rénovation, celui ci est abandonné et le préfet de Haute-Savoie interdit son exploitation publique le 8 avril 1951. L'installation sera utilisée ponctuellement jusqu'en 1958 pour l'entretien des lignes à haute tension qui montent en direction du col du Midi.

aiguillemidi14Le chantier de l'Aiguille du Midi est mis en place et son inauguration s'effectuera le 21 août 1955. En 1957, une liaison est créée entre l'aiguille du Midi est les téléphériques italiens du Monte Bianco. L'installation surplombe la vallée Blanche sur un parcours de 5  kilomètres.

 

 

De nos jours...

De nombreux aménagements ont eu lieu durant les années 2012 et 2013 avec :

Le pas dans le vide

Une prouesse technologique et d’inoubliables sensations ! Plus de mille mètres de vide sous vos pieds, dans cette boite en verre, vitrées sur 5 de ses faces…  Frissons garantis…

 

Espace Vertical

Il s'agit d'un espace muséographique sur l’alpinisme de pointe.

 

L'espace mont Blanc

Ses larges baies vitrées pour admirer les 3 Monts (Mont Blanc du Tacul, Mont Maudit et Mont-Blanc) bien à l’abri.

 

Visiter l'Aiguille du Midi

Pour en savoir plus sur les tarifs, les horaires, infos pratiques

Sites recommandés pour tout connaître du téléphérique de l'Aiguille du Midi

http://www.remontees-mecaniques.net/bdd/reportage-3869.html (ce site est un incontournable, nous vous le recommandons vivement !)

Aiguilledumidi.net (excellent site réalisé par Bertrand et Philippe Beuf)

L'épopée des Cosmiciens à l'aiguille du Midi, par Jean-Marie Malhesbes, Observatoire de Paris, section de Meudon

La ligne de service du 3e tronçon (montage vidéo de Jean-Marie Malherbe d'après les archives de l'INA - wmv - 4,55 Mo)

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L’aventure du premier téléphérique de France

Laurent Berne

Parution : 1er trimestre 2012  -  Couleur  -  112 pages.

ISBN 978-2-7466-4155-6

Retrouver le téléphérique sur la page Facebook de Laurent Berne
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L'aventure du téléphérique des Glacierspar lartisan65